En tant que traducteur freelance, vous pouvez faire la démarche de devenir traducteur assermenté. Mais est-ce la même chose qu’être traducteur accrédité et si oui, quelles en sont les différences ? Comment faire partie des nombreux « happy few » de la traduction assermentée ? Vaut-il mieux exercer en agence ou en tant que freelance ?
Aujourd’hui nous nous plongeons avec Acolad Community dans les dossiers de la traduction assermentée et ses modalités :
Traducteur assermenté, accrédité ou linguiste : quelles en sont les différences ?
Le traducteur assermenté (Aussi appelé traducteur agréé, ou traducteur expert) peut fournir une traduction d’un document officiel : diplôme, extrait de la Chambre de Commerce et d’Industrie, mais aussi jugements, convocations, actes notariés, documents douaniers, etc. pour les entreprises comme pour le domaine privé.
Le traducteur assermenté traduit tout document à partir du moment où il y a un lien avec le domaine juridique, même petit. Inversement il arrive qu’un traducteur assermenté soit engagé pour faire légaliser une traduction, la rendre « officielle ».
Le traducteur accrédité est reconnu par une association de traducteur (par exemple le Chartered Institute of Linguists ou le BDÜ- la fédération allemande des interprètes et traducteurs professionnels), mais ne peut effectuer de traductions officielles. Pour être reconnu par une association, il doit posséder un diplôme universitaire de traduction et/ou cinq ans minimum d’expérience professionnelle.
Le linguiste n’est pas forcément un traducteur. Ce terme désigne toute personne ayant étudié une langue et l’utilisant pour des services linguistiques, par exemple un interprète ou un language trainer.
Y a-t-il des formations qui préparent à un examen d’assermentation ?
Il n’existe pas d’études précises pour devenir traducteur assermenté. De plus, la législation et le système universitaire diffèrent pour chaque pays. Cependant, il vous faut remplir les mêmes conditions qu’un traducteur souhaitant intégrer une association de traducteurs avant de vous lancer dans le grand bain, à savoir un diplôme de traduction et/ou un minimum de cinq ans d’expérience professionnelle.
En France, vous devez adresser votre candidature auprès du procureur de la République au Tribunal de Grande Instance. Après l’étude de votre dossier, vous serez convoqué au commissariat pour répondre à un entretien, mais le Tribunal de Grande Instance pourrait vous contacter pour une entrevue. Si tout se passe correctement, votre dossier sera ensuite transmis à la Cour d’Appel de votre circonscription pour un examen final.
Si votre candidature est acceptée, vous prêterez serment devant la Cour d’appel, et vous pourrez exercer comme traducteur assermenté pour 5 ans (renouvelables). Vous voilà à présent sur la liste officielle des traducteurs assermentés de la Cour !
Dans d’autres pays, comme aux Pays-Bas par exemple, plusieurs formations existent pour devenir traducteur assermenté, comme à Maastricht à la Zuyd Hogeschool, une formation professionnelle à temps plein de plusieurs années pour devenir traducteur et interprète assermenté.
Il existe également plusieurs instituts qui offrent une formation à temps partiel et/ou par correspondance, tels que la ITV école supérieure pour l’interprète et le traducteur (ITV Hogeschool voor tolken en vertalen et l‘Institut des Interprètes et des Traducteurs Judiciaires (Stichting Instituut van Gerechtstolken en -Vertalers).
Est-ce plus avantageux de faire des traductions assermentées en tant que freelance ou en agence ?
Cela dépend tout à fait des préférences du traducteur. Le traducteur assermenté travaillant dans une agence de traduction a les mêmes avantages que n’importe quel traducteur : une source stable de revenus, une masse de projets de traduction toujours constante, un régime de retraite, ou encore des contacts avec des collègues.
Si un traducteur assermenté choisit d’exercer en tant que freelance, il est autonome et organise ses horaires en fonction de son rythme de travail. Il doit cependant faire attention aux dangers de l’isolement s’il travaille de chez lui.
C’est justement pour éviter la solitude que la plupart des traducteurs freelances, assermentés ou accrédités, rejoignent les listes d’une Cour d’appel ou de la Cour de cassation (pour les assermentés) et les listes présentes sur les ambassades, consulats, Chambres de Commerce et d’Industrie ou associations de traducteurs (pour les accrédités). Ils peuvent ainsi se construire et entretenir un réseau en dehors des agences de traduction, s’entraider et se conseiller sur les traductions, mais également sur la fiabilité des clients.
Le statut de traducteur assermenté attire, mais il y a peu d’élus pour une quantité massive de candidatures envoyées chaque année. Si vous souhaitez tenter votre chance, ne misez pas tout sur l’assermentation et gardez toujours un pied dans les projets “non-assermentés” !