Présentez-vous en quelques mots !

Bonjour à tous ! 😊

Je m’appelle Galinie, je suis une traductrice freelance basée à Strasbourg en France. Je suis née d’une mère française et d’un père grec. Je suis également ce qu’on appelle une “nomade digitale”, c’est-à-dire que je peux travailler de n’importe où. Mes langues de travail sont le grec, le français, l’anglais et l’espagnol.

 

Depuis combien de temps êtes-vous traductrice et quelles sont vos spécialisations ?

 J’ai travaillé en tant que traductrice interne et bénévole depuis octobre 2013. En juin 2017, j’ai fondé mon agence de traduction freelance GP translation. Elle fournit des services de traduction juridique et de traduction de documents relatifs à l’Union européenne et au développement international, pour des organismes souhaitant faire passer leurs messages en français et en grec.

 

Comment devient-on traducteur ? Quel est le parcours qui vous a conduit à cette activité ?

Il n’y a pas de parcours unique pour devenir traducteur. Certains ont suivi des études linguistiques avec un master de traduction à la clé et ont plusieurs années d’expérience dans le monde de la traduction. D’autres ont suivi des études non-linguistiques en médecine ou en économie par exemple et ont une excellente connaissance des langues. Par la suite, ils sont devenus des traducteurs médicaux ou financiers au cours de leurs carrières. 

J’ai choisi de suivre le premier parcours : j’ai fait des études de traduction en Grèce, en France et en Belgique, avant d’obtenir mon master de traduction à Strasbourg, avec une spécialisation en traduction juridique. Avant le lancement de ma micro-entreprise, j’ai effectué des stages en Espagne, en France et au Luxembourg dans plusieurs organismes, dont le Conseil de l’Europe et le Parlement européen.

 

Choisissez-vous les projets sur lesquels vous travaillez ? Qui vous contacte ?

L’un des plus grands avantages d’être traductrice freelance est que je décide de la quantité de travail et des projets sur lesquels je souhaite travailler. Je travaille presque exclusivement avec des agences de traduction.

 

Comment se passent les collaborations avec les agences ?

La communication passe essentiellement par un chef de projet qui me contacte pour une demande de projet dans mon champ d’expertise. C’est ensuite à moi d’accepter ou décliner le projet, ou de négocier les conditions du projet, en fonction de mes disponibilités et d’autres éléments.

 

Quelles sont les différences par rapport au travail avec des clients directs ?

Travailler avec des agences peut être une expérience positive et très gratifiante. C’est un plaisir de travailler avec de bonnes agences et certains chefs de projets sont prêts à établir des relations constructives avec les traducteurs.

Voilà pourquoi j’adore travailler avec des agences de traduction :

  • Elles se chargent de mettre en place les opérations marketing et de trouver les clients finaux. Un travail ardu qui peut être chronophage et avoir des approches différentes selon les agences ;
  • Elles prennent en main la gestion de projet, la PAO et d’autres aspects non-linguistiques de la traduction, ce qui me permet de me concentrer exclusivement sur la traduction ;
  • Elles connaissent parfaitement le monde de la traduction : elles ont une compréhension approfondie des méthodes de traduction et sont moins susceptibles de poser des questions farfelues ou d’avoir des attentes irréalistes ;
  • Elles fournissent une masse de travail constante et ont en général une méthode d’assurance qualité rigoureuse avec plusieurs réviseurs et relecteurs à portée de main ;
  • Elles sont traçables, c’est à dire qu’elles sont enregistrées et que leurs modes de paiement et opérations sont vérifiables (ProZ, Business Practices) ;
  • Elles sont un “filet de sécurité” entre les traducteurs et les clients finaux, ce qui peut être particulièrement utile face à des clients particulièrement exigeants.

 

 

Quels seraient selon vous les inconvénients de travailler en freelance ?

Il faut se préparer à faire face à la solitude ou l’isolement, plus ou moins intenses et à la durée variable. En tant qu’actifs travaillant à distance, nous devons imaginer des moyens créatifs de lutter contre ces sentiments lorsqu’ils surgissent. C’est important de rester en contact avec ses collègues et des professionnels pour échanger des opinions et des idées. Il est aussi primordial d’être généreux et d’avoir l’esprit de solidarité, plutôt que d’être dans la compétition. Ça permet de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté de traducteurs freelance et de se sentir encore plus reconnaissant envers elle. Nous sommes tous dans le même navire freelance, après tout ! Ça aide aussi de choisir de travailler depuis une bibliothèque, un café ou un espace de co-working. Si on a un jardin ou si on vit à la campagne, pourquoi ne pas songer à adopter des compagnons à poils ou à plumes, comme un chat, un chien, des poules ou même un âne ? 

Les périodes pleines et creuses sont un autre aspect important à ne pas négliger. Il y aura des semaines où la boîte mail va exploser et où les projets couleront à flots pendant au moins 3 semaines ou un mois. Il y aura également des semaines où on pensera que tous nos clients nous ont oubliés en même temps. Pif pouf, envolés ! Pour gérer cette période instable de faible activité, souvent j’appelle ma famille et mes amis, je lis des livres que je n’ai pas terminés et je suis des formations pour approfondir mes connaissances dans un domaine d’expertise ou apprendre quelque chose de nouveau. Je m’occupe également des factures, de la comptabilité et d’autres tâches administratives moins passionnantes que je dois absolument traiter. De plus, j’aime beaucoup faire du marketing pour de nouveaux clients potentiels.

 

Quels conseils donneriez-vous aux apprentis traducteurs freelance ?

Quels que soient ton parcours, ta combinaison de langue ou ta spécialisation, voici une liste d’astuces pour optimiser ta carrière de traducteur freelance : 

  • Ne jamais cesser d’apprendre. Nous sommes des esprits curieux, nous les traducteurs. Nous savons qu’apprendre ne s’arrête pas même après la fin des études. Trouve des formations, des webinars, des livres et des conférences ludiques et intéressants sur n’importe quel domaine, que ce soit pour perfectionner tes langues de travail, approfondir tes connaissances sur un sujet spécifique, ou bien peaufiner tes compétences en informatique, gestion de projet ou entrepreneuriat. Non seulement les formations boostent ta motivation, mais elles vont également être bénéfiques aux clients parce qu’ils savent qu’ils ont affaire à un professionnel engagé, affinant ses compétences en permanence.
  • Se spécialiser. Cela peut faire une grosse différence lorsqu’il est question de qualité et de service client. Si tu te focalises sur un nombre limité de domaines, tu obtiendras un niveau terminologique élevé, en plus d’une connaissance accrue et d’une grande expérience d’un secteur spécifique. Tu traduiras plus rapidement et de manière plus efficace ; tu deviendras même LE traducteur à contacter dans ce marché de niche et cette combinaison linguistique. Tout cela va favoriser la confiance entre toi et tes clients et te permettre également d’exiger des tarifs plus élevés.
  • Perfectionner ses compétences commerciales. Les traducteurs freelance portent plusieurs casquettes : linguistes, chefs de projet, solopreneurs, responsables d’une micro-entreprise. La traduction étant une industrie majoritairement féminine, nous entendons souvent dire que les simples compétences linguistiques suffisent. Et bien non : même en tant que traducteur littéraire ou pour des jeux vidéos, tu dois encore acquérir des compétences en marketing, image de marque, ventes, négociation, comptabilité et gestion de projet. Je ne dis pas que tu dois te présenter comme une grosse entreprise si tu es la seule personne aux commandes. Sois tout simplement fier d’être un auto-entrepreneur et agis comme tel !
  • Créer un site web. C’est la suite logique du conseil précédent. En effet, tu es le propriétaire d’une petite entreprise, travaillant à distance avec des clients dans le monde entier, à des fuseaux horaires différents. Tu développes ton activité en ligne, ce qui veut dire que ce que les internautes voient en tapant ton nom sur Google doit leur donner une image claire des services que tu proposes, ta personnalité et ta fiabilité. Un beau site web avec une URL personnalisée peut donner un coup de pouce à ta crédibilité et te faire sortir du lot. Ton site web est comme un responsable de ventes disponible 24H sur 24 pour toi, même quand tu dors. Fais-toi faire une photo professionnelle, crée un logo et une adresse mail professionnelle (évite toutefois Gmail, Yahoo!, Hotmail ou d’autres adresses mail gratuites).
  • Voyager sans arrêt. Passe une grande partie de ta vie à voyager dans les pays où tes langues de travail sont parlées. Prends ton ordinateur portable avec toi et pars à la rencontre de nouvelles personnes. Immerge-toi dans une culture différente, pratique tes langues de travail, sors de ta zone de confort, apprends une nouvelle langue, prends ton temps en voyage et laisse-toi vivre de nouvelles expériences visuelles, acoustiques et gustatives. Rien ne presse, tu peux travailler de n’importe où. Ton voyage à l’étranger n’a aucune date d’expiration, tu décides où tu veux aller et combien de temps tu veux y rester.
  • Construire son réseau. C’est essentiel de construire des relations étroites de confiance avec ses collègues, clients et prospects. Le réseau online et offline est une excellente façon d’y parvenir. Si tu es plutôt un extraverti, sors et assiste à des conférences, des salons et d’autres événements networking en salle. Si tu es un introverti, profite des réseaux sociaux et construis une présence dynamique et régulière sur Linkedin, Instagram ou Facebook, en fonction d’où vivent tes clients idéaux. Si tu es les deux à la fois, fais un mix de ces astuces et vois ce qui marche le mieux pour toi. Ne sous-estime jamais le pouvoir du hasard : tu peux étendre ton réseau à n’importe quel moment dans ton quotidien, au supermarché, dans un café ou dans un aéroport.  
  • Rester positif. Les échecs et les défis font partie intégrante de la vie de traducteur freelance. Il est nécessaire de toujours avoir un état d’esprit positif tourné vers la croissance, pour mieux y faire face lorsque les problèmes surviennent. Brave les obstacles et apprends à tirer profit de chaque difficulté. Lorsqu’il y a moins de projets, retrouve ta famille et tes amis, occupe-toi des tâches administratives, finis ce livre que tu n’as lu qu’à moitié, commence une nouvelle formation en ligne. Quand tu n’as pas le moral, envoie des fleurs à toi-même ; être son propre chef est génial et éprouvant en même temps. Prends soin de ta santé physique et mentale et demande de l’aide si besoin. Enfin, garde le sourire et profite de ta vie de freelance !

 

 

 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour Acolad Community ?

J’aimerais remercier Marion et Acolad Community de m’avoir invitée à partager quelques idées. C’était super d’échanger avec toi et j’ai hâte de lire tes prochains articles. Continue ton beau travail ! 

Chers lecteurs, j’espère que vous trouverez mes conseils utiles. Si vous avez des questions, des commentaires ou des retours, connectez-vous à moi sur LinkedIn et laissez-moi un message. 😊