Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le sous-titrage n’est pas réservé au secteur du divertissement, à Netflix et aux autres plateformes de streaming. Certes, il est utilisé dans les séries, les films et les documentaires, mais il joue également un rôle important dans les vidéos BtoB (démonstrations de produits ou de services, didacticiels, webinaires, interviews, etc.).  

Aujourd’hui, ces vidéos constituent l’un des canaux de communication les plus efficaces et ont d’autres objectifs que le divertissement : formation, campagnes de marketing, publicité, voire recrutement.   

Slator a estimé que la taille du marché des services et technologies de localisation vidéo était de 4,97 milliards de dollars en 2021, ce qui représente 9,3 % de la taille du marché de l’industrie mondiale des services linguistiques cette même année.   

Voici quelques chiffres pour nous éclairer sur l’importance des contenus vidéos et les raisons de cette forte croissance : 

  • 86 % des entreprises utilisent des vidéos comme outil marketing, 
  • Plus de 50 % des consommateurs préfèrent regarder des vidéos de marques qu’ils apprécient, 
  • Les utilisateurs de Facebook trouvent les vidéos 5 fois plus engageantes que les images, 
  • 82 % du trafic internet mondial est généré par le streaming vidéo ou les téléchargements, 
  • 85 % des vidéos sur Facebook sont regardées sur des téléphones mobiles sans le son et avec les sous-titres.   
  • 95 % d’un message est retenu lorsqu’il est affiché sous forme de vidéo, contre 10 % sous forme écrite.   
  • 88 % de temps supplémentaire est consacré à la navigation sur les sites Web contenant des vidéos. 

 On comprend mieux pourquoi les demandes de traduction explosent dans le secteur du multimédia ! 

Qu’est-ce qui distingue le sous-titrage des autres services linguistiques ? Quelles difficultés pose-t-il ? Une formation spécifique sur le sous-titrage est-elle nécessaire ? Quels sont les compétences et logiciels recommandés pour réaliser des sous-titrages ? 

Découvrez l’art du sous-titrage avec Acolad Community : 

 

En quoi le sous-titrage diffère-t-il des autres services de traduction ?

 

On considère souvent (à tort) que n’importe quel traducteur peut prendre en charge un projet de sous-titrage, que cela fait partie du métier. Or, même si les sous-titreurs professionnels sont qualifiés en langue et en traduction, le processus du sous-titrage ne se limite pas à la traduction. 

Il implique aussi de reproduire par écrit les propos prononcés par la personne à l’écran. Mais les contraintes liées à la création de sous-titres (durée, nombre de lignes, nombre de caractères par ligne, etc.) rendent cette tâche plus complexe que la traduction classique. 

Compte tenu de la capacité de lecture moyenne des spectateurs, le sous-titre ne peut contenir que 12 à 15 caractères de texte par seconde de temps d’écran. Or, certains dialogues étant plus longs que d’autres, le sous-titreur ne peut pas toujours tout traduire. Sinon, les sous-titres seraient impossibles à lire et l’audience ne pourrait plus se concentrer sur ce qui se passe à l’écran. 

Des compétences en traduction sont donc nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes. La connaissance des règles audiovisuelles est obligatoire

 

 

Quelles sont les compétences et formations requises pour le sous-titrage ? 

 

Le sous-titrage nécessite d’avoir une excellente connaissance de la langue source et d’être capable d’adapter la langue cible à la longueur de ligne exigée. Vous devez donc savoir traduire correctement les références culturelles, les jeux de mots et les expressions. Beaucoup de blagues, de références et d’abréviations ne peuvent pas être traduites littéralement. Il faut donc bien connaître les deux langues pour se rapprocher au plus près du sens. 

Voici un exemple de traductions d’une expression dans différentes langues, et du sens littéral de chacune : 

 

Langue  

Traduction  

Sens littéral de la traduction

Anglais  

To have other fish to fry 

ou

To have better things to do 

Avoir d’autres poissons à frire 

ou 

Avoir de meilleures choses à faire 

Italien

Avere altre gatte da pelare 

Avoir d’autres chats à écorcher 

Espagnol 

Tener cosas más importantes que hacer 

Avoir des choses plus importantes à faire 

Français 

Avoir d’autres chats à fouetter 

 

 

Compte tenu des contraintes liées au sous-titrage, il est essentel de savoir  identifier les informations essentielles dans le contenu audiovisuel source afin d’omettre celles qui ne le sont pas. La maîtrise de la paraphrase est également importante, de même que la créativité et la capacité à trouver des solutions linguistiques. 

Pour les traductions audiovisuelles, l’utilisation d’un logiciel spécifique de traduction, de sous-titrage et de description (comme Wincaps, Aegisub, EZTitles et CaptionHub) est également indispensable. Il est possible de suivre une formation pour apprendre à maîtriser ces outils et s’entraîner à les utiliser en profitant des conseils et des commentaires d’enseignants et de professionnels du sous-titrage expérimentés. 

Les formations universitaires et les modules optionnels en traduction audiovisuelle ou sous-titrage offrent un excellent moyen d’acquérir et de mettre en pratique ces compétences professionnelles en étant encadré. Le Master en traduction audiovisuelle et localisation (UAM-UCM) de l’Universidad Complutense de Madrid et le Master en traduction audiovisuelle à l’Institut de traducteurs, d’interprètes et de relations internationales de Strasbourg sont des exemples. 

 

 

Comment fonctionne le sous-titrage ? 

 

L’ajout de sous-titres à une vidéo nécessite de suivre une procédure spécifique. Cela commence généralement par l’identification des sous-titres, c’est-à-dire leur création. Ils sont créés automatiquement par reconnaissance automatique de la parole (ASR) ou semi-automatiquement (ASR avec révision humaine) dans la langue source afin d’être synchronisés sur le début et la fin de la parole dans les scènes.

Il est nécessaire d’être attentif aux changements de plan rapides afin d’éviter le chevauchement des sous-titres, tout en veillant au respect des standards appropriés (durée max. et min. des sous-titres, etc.). La traduction des sous-titres peut alors commencer. Pour cela, il faut non seulement condenser et traduire le sens de la parole, mais aussi synchroniser le texte affiché dans la langue cible avec la piste audio, car la longueur du texte de la langue cible diffère généralement de celle de la langue source. 

Dans les vidéos d’entreprise, il est très important d’utiliser la terminologie spécifique au client et à son entreprise dans les sous-titres, ainsi que de tenir compte des exigences stylistiques éventuelles. De manière générale, le sous-titreur et le client final doivent rester en contact tout au long du processus pour ne laisser aucune question en suspens. 

 

 

Sous-titrage, doublage et voix off : quelles sont les différences ?  

 

Les options de sous-titrage et de doublage peuvent varier par pays, contenu et budget, et les sous-titres ne sont pas toujours disponibles dans toutes les langues. Certaines régions choisissent les sous-titres au doublage, comme les pays nordiques et anglophones. D’autres, comme la France et la plupart des pays européens, se tournent vers le doublage. Cependant, les préférences évoluent constamment et dépendent en grande partie du type de contenu et de la plateforme où la vidéo est hébergée. 

Il y a souvent confusion entre ces termes qui, bien qu’ils appartiennent au domaine de la traduction multimédia, diffèrent en termes de processus et de format

Contrairement au sous-titrage, le doublage et la voix off sont des techniques qui consistent à enregistrer des messages parlés pour les audiences. Comme ils traduisent bien plus efficacement les émotions, ils sont généralement utilisés pour communiquer des messages spéciaux. 

La voix off est un enregistrement audio qui se superpose à l’audio d’origine, tandis que le doublage remplace l’audio source par un audio enregistré dans la langue cible. Les techniques utilisées pour le doublage sont plus créatives : les spécialistes sont capables de personnaliser les traductions et de les adapter aux mouvements physiques des acteurs à l’écran pour synchroniser les lèvres et obtenir un résultat plus naturel, comme s’ils parlaient directement dans la langue cible de l’audience. 

Aujourd’hui, la technologie a beaucoup progressé dans ce domaine. Il est possible de réaliser des voix off et des doublages à l’aide de voix synthétiques créées à partir de voix humaines pour produire un résultat similaire pouvant être adapté à des types spécifiques de contenu. 

Pour plus de conseils et d’informations sur le sous-titrage de films et de vidéos d’entreprise, regardez l’enregistrement de la table ronde organisée en ligne par Acolad Community sur ce sujet, avec la traductrice indépendante et professionnelle du sous-titrage Silvia Gallico. Nous avons discuté des logiciels, des différences avec la traduction « classique » et des techniques pour développer ses compétences en sous-titrage. 

 

 

Les défis actuels du sous-titrage : qualité et fiabilité 

 

Quels que soient les services fournis, la qualité doit toujours être la priorité, et la vidéo ne fait pas exception. Les contenus vidéo prennent une ampleur sans précédent et les clients pour lesquels vous travaillez veulent visionner des vidéos de qualité professionnelle. 

En matière de sous-titrage, deux préoccupations menacent le secteur : les sous-titres de mauvaise qualité et les sous-titres pirates (fansubbing). Dans la mesure où la traduction d’œuvres audiovisuelles sans l’autorisation des détenteurs des droits constitue une infraction, le fansubbing sur Internet est une pratique illégale, qui met indirectement les amateurs en concurrence avec les professionnels puisque la majorité des internautes regardent du contenu vidéo en streaming. 

Combien de fois avez-vous été confronté à des sous-titres de mauvaise qualité sur Internet ? Netflix et d’autres services de streaming ont été plusieurs fois pointés du doigt dans les médias pour des erreurs embarrassantes de sous-titrage de jeux et de contenu télévisé qui détériorent l’expérience globale du spectateur. En voici quelques exemples : 

 

 

Pour garantir un sous-titrage de qualité et mettre à mal les fansubbers, vous devez garantir un sous-titrage de haute qualité. Mais comment ? Si l’on résume, il vous faut : 

  • Etre un professionnel natif de la langue cible,  
  • Avoir une formation et/ou une expérience en sous-titrage,  
  • Se conformer aux normes de sous-titrage appropriées concernant la durée et les caractères par ligne,  
  • Utiliser un logiciel de sous-titrage professionnel pour produire des sous-titres de la meilleure qualité possible. 

 

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Sources: