Yvonne a toujourd adoré l’Italie. À l’université, elle étudie l’italien, ce qui l’entraîne vers le monde (magique) des langues. Une fois son diplôme en poche, elle débute en tant que consultante en informatique, une carrière qui lui plaît puisqu’elle officiera pendant presque 20 ans.
Cependant, elle n’a jamais oublié son amour des langues. Il y a quelques années, Yvonne commence à regretter de ne pas utiliser ses compétences linguistiques dans le cadre professionnel. Elle reprend donc ses études pour obtenir une licence en traduction. Lorsque son entreprise décide de restructurer, elle en profite pour débuter une nouvelle carrière, celle de traductrice indépendante de l’italien vers le hollandais.

Vos débuts en tant que Digital nomad, c’était comment ?

Après avoir acheté notre camping-car Volkswagen en 2007, mon mari et moi avons longuement parcouru l’Italie, ce qui nous a permis de découvrir à quel point nous aimions ce pays et le voyage, de façon générale. C’est à ce moment-là que nous avons décidé de ne pas attendre la retraite pour faire ce qui nous plaisait le plus ! Il nous a fallu un an ou deux pour nous organiser.

Au début, nous n’étions pas vraiment sûrs de la façon dont organiser notre vie ; nous ne voulions pas abandonner tout confort mais nous n’avions pas non plus les moyens de dormir en camping tous les soirs. C’est alors que nous avons découvert qu’il était assez aisé de trouver des lieux offrant le gîte et le couvert en échange de quelques heures de travail, que ce soit de l’entretien, du jardinage ou des tâches similaires. L’année dernière, nous avons séjourné dans plusieurs jardins de particuliers en Sardaigne : pendant que je traduisais, mon mari donnait un coup de main aux propriétaires. Cela nous a permis de vivre confortablement sans dépenser trop, mais aussi d’apprendre de nouvelles choses tout en rencontrant des personnes formidables qui sont devenues des amis !

J’avais peur que mes amis me manquent et l’idée de ne pouvoir parler qu’à mon mari m’inquiétait un peu. Mais finalement, rien ne s’est passé comme je l’imaginais  ! Aujourd’hui, nous rencontrons beaucoup plus de gens que nous le faisions en restant chez nous.

Dès l’instant où j’ai opté pour cette vie de Digital nomad, mes peurs se sont peu à peu dissipées. Nous avons trouvé le moyen d’associer le travail à nos passions : vivre dans notre camping-car et nous rendre le plus souvent possible en Italie.

À quoi ressemble la journée type d’un Digital nomad ?

C’est l’association parfaite de la traduction à la dolce vita ! Lorsqu’on vit en camping-car, on se réveille tôt, avec les premiers rayons du soleil qui viennent nous caresser le visage. Je travaille jusqu’à ce que nous sortions prendre un bon café et faire quelques courses au marché local. Après le déjeuner, j’aime m’assoupir un moment (sur la plage, lorsqu’on est près de la mer). Plus tard, je me remets au travail et, en début de soirée, nous sortons faire une balade à l’italienne : les locaux se retrouvent pour manger une glace et discuter tout en se baladant dans la rue principale. On s’offre une pizza lorsqu’on a faim puis, si nécessaire, je reprends mes traductions jusqu’à ce que je me couche.

Quelle est la pire expérience que vous ayez eue en tant que Digital nomad ?

Lors de notre voyage des Pays-Bas vers l’Italie, nous nous sommes arrêtés en Allemagne. J’avais accepté un projet de traduction dont les délais étaient plutôt serrés et j’avais prévu de travailler le soir et le lendemain matin. Nous étions dans un camping pour la nuit et, en général, la Wi-Fi est disponible ou bien on capte la 4G. Mais à ma grande surprise, il n’y avait aucun réseau Internet disponible dans tout le secteur, absolument rien. Nous nous sommes couchés afin de nous lever tôt le lendemain pour trouver l’endroit le plus proche doté de la 4G, ce qui nous a mené, dans ce cas précis, sur le parking d’un supermarché… Nous y sommes restés jusqu’à ce que j’ai terminé ma traduction.

Quelles sont les trois leçons que vous avez apprises en tant que Digital nomad ?

  1. S’assurer d’avoir une bonne connexion Internet avant d’accepter un projet.
  2. Ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort !
  3. Il ne faut pas attendre la retraite pour faire ce dont on a vraiment envie. Quand on veut, on peut !