Etre traducteur freelance est une expérience professionnelle enrichissante, bien que semée d’embûches. Se démarquer est important lorsque l’on travaille à son compte, mais il n’est pas toujours évident de se distinguer d’autres traducteurs freelance, surtout en début de carrière. Alors, comment se mettre en valeur et quels sont les meilleures stratégies marketing ? 

Les traducteurs venus au deuxième meetup traducteur à Milan le 11 octobre ont pris part à une table ronde animée, en compagnie de Cristina Milan (Vendor Manager pour Arancho Doc), Elisa Succi et Claudia Krug, traductrices freelance travaillant pour le groupe Acolad. Une table ronde durant laquelle chacun a pu partager son expérience et ses idées sur ce sujet essentiel de la vie d’un traducteur freelance :

 

L’importance de se distinguer en tant que traducteur freelance

Elisa Succi et Claudia Krug, deux traductrices expérimentées, ont présenté leurs conseils marketing. Travaillant depuis une vingtaine d’années dans le monde de la traduction, elles n’avaient pas eu à faire du marketing pour elles-mêmes et sont passées par des voies “traditionnelles” au début de leurs carrières, car Internet et les nouvelles technologies n’étaient pas encore nés à ce moment-là. 

Pour Claudia Krug, les choses ont commencé immédiatement à l’université, où elle a acquis ses premiers clients par bouche à oreille, grâce à ses professeurs. Quant à Elisa, elle est entrée immédiatement dans le monde de la traduction dès son arrivée dans une agence de traduction. Elle a rapidement obtenu des contacts car l’une de ses missions était de recruter de nouveaux traducteurs. 

Il est vrai que faire du marketing est une tâche chronophage pour les traducteurs, parfois même pénible pour certains. Elisa déclara même avec humour : « Je n’ai pas fait du marketing avant, parce que je n’aime pas ça ! » « Mais vous (les marketing managers), vous en faites à ma place pour moi ! » « De toute façon, comme on est à notre compte, on doit se promouvoir pour se faire connaître, trouver des moyens de vendre ses « produits », c’est-à-dire nous-mêmes. »

Promouvoir ses services est également un excellent moyen de rester informé sur les dernières actualités du monde la traduction et de ses nouvelles pratiques, notamment pour trouver des contacts facilement.

 

 

Agrandir ou consolider son réseau ?

Se constituer un réseau solide est capital pour chaque traducteur freelance. Il existe de nombreuses manières possibles d’y parvenir : certains traducteurs choisissent d’établir des relations privilégiées avec les contacts qu’ils ont déjà, « d’améliorer et consolider les contacts déjà acquis. », comme Claudia l’a fait. « Améliorer ses relations avec ses contacts, c’est faire du service client, car on a la garantie de travailler de façon régulière grâce à de bonnes relations avec ses contacts de longue date. »

Les traducteurs ayant choisi cette option le font aussi pour une question de confidentialité, puisqu’ils savent ce qu’il se passe après avoir envoyé leur traduction à un contact en qui ils ont confiance. « Je pense que la confiance est un concept important ici », ajouta Claudia, « parce que nous traitons également des données privées qu’il faut manipuler d’une manière précise. On doit vous faire confiance car on ne sait pas ce qu’il advient de notre traduction par la suite. On a l’impression parfois qu’on envoie notre traduction et puis pif pouf ! Disparue ! »  

D’autres traducteurs préfèrent développer leurs carnets d’adresse, comme Elisa. Elle a insisté sur la nécessité de bien choisir les agences et les clients avec lesquels on souhaite travailler : « Je pense qu’avec 20-25 ans d’expérience derrière nous, on peut s’appuyer sur cette expérience pour avoir la possibilité de choisir ses clients et les agences, cibler les spécialités dans lesquelles on est le plus à l’aise et ainsi se concentrer sur ces projets. »

Elisa a également montré à quel point choisir son agence de traduction est déterminant pour un traducteur : « Si de l’autre côté de mon ordinateur des gens veulent me rencontrer, s’ils me posent beaucoup de questions et me donnent énormément d’explications, s’ils sont disponibles pour tout ce dont j’ai besoin et s’ils m’aident quand j’ai un gros problème, pour livrer ma traduction à temps par exemple, alors travailler pour cette agence sera super. C’est agréable de savoir qu’on a quelqu’un à nos côtés, […] ailleurs, mais avec nous. »

Il n’y a pas de stratégie universelle ou de recette magique pour se constituer son réseau : chaque méthode fonctionne très bien, comme l’a précisé Cristina, la modératrice de la table ronde.

 

Clients directs VS agences

Au sein de son réseau de contacts, on peut choisir d’avoir des clients directs ou des agences. Tandis que Claudia préfère travailler principalement avec des clients directs, Elisa a choisi de collaborer presque exclusivement avec des agences. « Puis-je vous demander pourquoi ? », demanda Cristina. « Pleeein de raisons… » rétorqua Elisa, « Je pense savoir ! », plaisanta Cristina.

Selon Elisa, il vaut mieux travailler avec des agences parce qu’elles assurent un meilleur soutien et ont une meilleure compréhension de toutes les étapes d’un projet de traduction et des exigences, alors qu’avec des clients directs, on a plus de risques d’être confronté à des quiproquos. « Avec les clients directs, il faut être très patient, parce que quelquefois quand vous avez un problème, ils ne comprennent pas quel est votre problème. Je préfère travailler avec quelqu’un qui comprend les problèmes que peuvent rencontrer les traducteurs durant un projet. » Anna Galant, traductrice freelance, rejoignit l’avis d’Elisa en ajoutant son conseil marketing : “Ma stratégie [marketing] est de toujours livrer la meilleure traduction possible. Nous savons tous que nous ne sommes pas tous les jours au top. Quoiqu’il en soit, je n’enverrai jamais une traduction dont je n’en serais pas fière. » 

La table ronde a continué sur la PEMT, comment Acolad communique dessus et comment les agences du groupe Acolad travaillent aujourd’hui ensemble en tant que groupe, avant de se terminer sur une note plus légère avec un buffet bien mérité.

 

Les idées clés à retenir de la table ronde

  • Réussir avec un peu d’aide de votre réseau. On ne le dira jamais assez : on connaît tous quelqu’un qui connaît un manager ayant un contact à la recherche d’un traducteur… Chaque opportunité professionnelle peut se cacher derrière vos collègues en agence de traduction, vos proches ou vos camarades d’université et professeurs, alors n’hésitez pas à faire appel à votre réseau personnel. 🤝
  • Surfez sur les réseaux sociaux et les plateformes dédiées aux traducteurs : Proz, Linkedin et d’autres plateformes sont des canaux très utiles pour d’être contacté par les agences et les clients, en particulier pour les traducteurs de la génération 2.0, alors soignez votre présence en ligne. Créer votre propre site web professionnel est également un excellent moyen de vous promouvoir : un site web vous sert de carte de visite en ligne, surtout s’il est bien référencé et a une interface soignée et professionnelle. 🚀
  • Etre au courant des nouvelles technologies (outils de TAO, moteurs d’Intelligence Artificielle…). Comme l’a précisé Cristina, « La technologie a eu un énorme impact sur la profession, car nous (Acolad) vous demandons de connaître et d’utiliser de plus en plus d’outils et d’apprendre de nouvelles choses. C’est une très bonne approche car vous êtes prêts à apprendre et à progresser, à être plus flexible. » 

 

 

 

Chaque a sa propre organisation, la clé est de voir quelle stratégie marche la mieux pour vous et d’être toujours ouvert à de nouveaux canaux de communication.  Vous pouvez aussi continuer à nous suivre sur Acolad Community et les réseaux sociaux pour plus d’astuces marketing et d’actualités pour nos prochains meetups traducteurs. 😉