Lorsque l’on débute une carrière, c’est comme une nouvelle facette de notre identité que l’on crée. Notre métier entre dans le champ lexical des mots qui nous décrivent. Notre profession devient qui l’on est : c’est même souvent l’un des premiers sujets abordés lors d’une nouvelle rencontre. Quand on se présente comme traducteur, on reçoit souvent en échange des commentaires ou  questions, souvent bien intentionnés, mais en général peu en phase avec la réalité du métier. Voici un échantillon des lieux communs les plus répandus.

 

1. Tu ne traduis que de l’anglais vers le français ? Pas très original.

Pourquoi être traducteur aurait-il un lien avec le fait d’être hyperpolyglotte ? Et pourquoi les gens semblent-ils toujours déçus de constater que l’on ne parle pas six langues dont le norvégien, le swahili et l’hébreu ? L’art de la traduction réside dans la maîtrise parfaite des langues de travail, comme de nombreux métiers, il s’agit avant tout d’une question de qualité, avant la quantité.

 

2. Tu pourrais me traduire ça ? Et ça ? Ah, ce mot aussi ?

Les non-initiés semblent penser que la traduction est un processus simple, que chaque langue possède un équivalent exact pour chaque terme français. Certains n’ont pas l’air de se rendre compte qu’il est terriblement difficile de transformer un texte mal écrit en un chef-d’œuvre baudelairien. De même, les novices ne comprennent pas toujours que les traducteurs aient besoin de contexte : au risque de vous surprendre, les traducteurs ne sont pas des dictionnaires sur pattes !

 

3. Et quels livres as-tu traduit ?

Ce cliché tend peu à peu à disparaître mais il a la vie dure. Pour ceux qui sont étrangers au secteur des langues, la traduction littéraire est la première (et parfois la seule) chose qui vient à l’esprit lorsque l’on se présente en tant que traducteur indépendant. Mais, mes chers amis, nous sommes cerclés par la traduction ! On ne la retrouve pas seulement dans les livres.

 

4. Ah…donc tu travailles au Parlement européen !

La bonne nouvelle, c’est que le rôle des traducteurs et des interprètes au sein des conférences et débats internationaux est reconnu. Il ne faut cependant pas croire que tous les traducteurs professionnels travaillent pour des institutions européennes ou internationales !

 

5. Et les délégués t’écoutent traduire dans leur oreillette, pas vrai ?

La traduction et l’interprétation sont deux métiers bien différents. Cela va en étonner plus d’un ! Si certains professionnels proposent ces deux services, chacun d’eux est une profession à part entière. Elles sont aussi complexes l’une que l’autre, à différents niveaux.

 

6. Oh mon/ma pauvre, avec Google Translate, ton métier est voué à disparaître !

Mais au contraire, c’est une très bonne publicité pour les traducteurs indépendants ! Bien que Google Translate s’améliore, le concours d’un traducteur professionnel est encore nécessaire pour obtenir un document cible de qualité.

 

7. Je devrais me mettre à la traduction moi aussi, j’ai toujours été doué en langues !

Ce n’est pas tant un stéréotype concernant les traducteurs mais plutôt la traduction en général. La difficulté que représente la traduction est réellement sous-estimée. Il est possible qu’une personne comprenant deux langues puisse faire de la traduction, mais devenir traducteur professionnel nécessite de posséder des compétences pointues qui s’acquièrent au fil des années. C’est en forgeant qu’on devient forgeron !

 

Ces clichés sur les traducteurs peuvent parfois nous faire perdre notre sang froid, plus particulièrement lorsque l’on répond sans cesse aux mêmes questions. Cependant, c’est également l’occasion d’en raconter davantage sur le magnifique métier que nous exerçons, principalement lorsque l’on voit la vitesse à laquelle le secteur de la traduction évolue. Si vous entendez de nouveaux clichés sur le métier de traducteur, n’hésitez pas à nous envoyer un message, l’équipe d’Acolad Community sera enchantée de partager votre expérience !