Eric, traducteur travaillant de l’anglais et de l’italien vers le français, a créé sa société il y a 12 ans. Lorsqu’il a été choisi pour être rédacteur en chef d’un magasine d’art en ligne et traducteur de la version française du site, il a réalisé que ce travail à mi-temps était l’opportunité rêvée de quitter la France et d’opter pour le mode de vie d’un Digital nomad. Avec sa femme, photographe à son compte, ils ont décidé de s’installer avec leurs deux filles à Búzios, une jolie ville ensoleillée du Brésil.
À quoi ressemble votre journée type, en tant que Digital nomad ?
L’une des raisons qui m’ont poussé à travailler à mon compte était justement de me délivrer des horaires de travail habituels et d’avoir la possibilité de passer plus de temps avec mes filles.
C’est pour cela que je commençais généralement ma journée de travail tôt le matin, pendant qu’elles dormaient. Je passais environ une heure à répondre à mes e-mails et à gérer les aspects financiers et administratifs de mon activité. Je travaillais ensuite jusqu’à ce que mes filles se réveillent, entre 9 h et 10 h, puis je m’y remettais l’après-midi, lorsqu’elles étaient à l’école (de 13 h à 17 h). Nous avons pensé que cette organisation serait la plus adaptée pour nous, afin que l’on puisse se consacrer à nos métiers respectifs, et pour nos filles, afin qu’elles aient davantage de stabilité.
Quels sont les principaux inconvénients liés au style de vie d’un Digital nomad ?
Avoir une bonne connexion Internet peut s’avérer vraiment problématique, particulièrement au Brésil. Au début, on captait Internet seulement via un signal radio chez nous ! Ce n’était donc absolument pas fiable et ça pouvait être vraiment frustrant.
Un jour, on a fait face à une coupure de courant générale. La batterie de mon ordinateur portable était complètement à plat. Au départ, j’attendais patiemment que le courant soit rétabli puis j’ai appris que le poteau électrique était tombé. Je me suis rendu chez un ami qui vivait au centre-ville pour accéder à l’électricité mais j’ai vite réalisé que la coupure concernait toute la ville. J’ai dû prendre la route pour aller dans la ville voisine, à une demi-heure de chez moi, et essayer 3 ou 4 endroits avant de trouver une connexion Wi-Fi gratuite. Lorsque j’ai enfin pu contacter mon client, il m’a annoncé que, n’ayant pas donné signe de vie de la journée, le projet avait été réattribué !
Quelles leçons tirez-vous de votre expérience en tant que Digital nomad ?
Pour revenir à la question précédente, je dirais qu’avoir une bonne connexion Internet est primordial : vérifiez tous les moyens vous permettant d’accéder à Internet et, si possible, choisissez plusieurs accès (une ligne fixe et une ligne mobile, par exemple).
Ensuite, assurez-vous de pouvoir travailler dans un endroit calme. Lorsque que vous êtes face à votre écran, il faut que vous puissiez être concentré : dans notre situation, la qualité du temps de travail prime sur la quantité. Vous serez plus productif si vous n’êtes pas dérangé !
La communication est la clé (comme toujours) : il est nécessaire d’établir une relation solide avec les chefs de projet et les clients avec lesquels vous collaborez. Vous ne serez peut-être pas toujours en mesure de répondre aux e-mails tout de suite mais ils doivent savoir que vous êtes disponible et que vous consultez votre boîte de réception régulièrement.
Quels conseils donneriez-vous à un Digital nomad en herbe ?
Puisque vous avez besoin d’argent pour voyager ou vivre à l’étranger, vous devez vous assurer de recevoir des missions de façon régulière ou d’avoir un bon réseau de clients. Ainsi, vous ne serez jamais à court de projets. Je vous conseillerais aussi d’éviter de n’avoir qu’un seul client, même si c’est un gros client. De nos jours, et particulièrement à l’ère d’Internet, votre client pourrait vite s’envoler et vous mettre en difficulté, alors soyez réaliste !
Eric et sa famille vivent actuellement dans le sud de la France et réfléchissent déjà à leur prochaine destination !